Le CILSS, un autre Sahel est possible

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Atelier régional sur la PPOV de l’OAPI d’Afrique de l’Ouest, 22 – 23 sept. 2022 à Nouakchott – RIM


Le Directeur Général, Dr Mohamed Abdellahi EBBE a été l’un des grands invités à prendre part à cette importante rencontre où il a eu à faire une excellente communication.
Son intervention, après les remerciements à l’endroit de l’OAPI et des organisateurs a porté sur les acquis et la riche expérience de l’INSAH/CILSS en matière d’obtentions végétales pour le développement du secteur semencier au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Ainsi, dit-il, les efforts de l’INSAH/CILSS, ont porté pour une large part sur l’harmonisation des politiques des intrants agricoles, en particulier les pesticides, les semences et la biosécurité, cette dernière règlementation visant l’utilisation rationnelle des produits de la biotechnologie moderne tout en se prémunissant des risques potentiels. L’harmonisation des politiques des intrants agricoles est de nature à créer les conditions durables d’utilisation judicieuse de ces technologies dans l’espace des 17 pays du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA. Cette intervention a été largement appréciée par les hauts responsables de l’OAPI qui a abouti à un entretien avec le DG de l’INSAH en vue d’une perspective de collaboration renforcée entre les deux organisations. Ainsi, de commun accord, les deux responsables ont décidé de mettre un place un mécanisme pour redynamiser le partenariat entre l’#INSAH/CILSS et l’#OAPI sur ce Projet de renforcement et de Promotion du Système de Protection des Obtentions Végétales (PPOV) en vue de stimuler le développement agricole.


Ci-dessous quelques extraits de l’intervention du DG de l’#INSAH/CILSS.
La tenue de cet l’atelier régional sur la production, protection et commercialisation des obtentions végétales pour le développement du secteur semencier pour les Etats membres que l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle d’Afrique de l’Ouest organisé à Nouakchott, RI Mauritanie est à saluer car cela montre une fois de plus l’importance que l’OAPI accorde à la problématique des semences, dans sa mission d’accompagner le développement technologique des Etats membres, en mettant en œuvre ce important projet de renforcement et de promotion du système de protection des obtentions végétales (PPOV).
Ainsi, il rappelle que l’agriculture des pays sahéliens, voire soudaniens est caractérisée par des niveaux de rendements faibles. Parmi les multiples raisons à cette faible productivité, citons les changements climatiques avec son cortège de sécheresses récurrentes, la pression des ravageurs biotiques, en particulier celle des insectes et maladies, la faible technicité des producteurs en raison des difficultés d’accès aux technologies modernes de production. Dans ces facteurs, le faible taux d’utilisation des semences de qualité, surtout pour les cultures de subsistance est une cause importante de la baisse de la productivité, quand on sait que la qualité des semences peut booster la production de plus d’un tiers.
C’est pourquoi, il dira que la mission du CILSS est la recherche d’une meilleure sécurité alimentaire et nutritionnelle pour ses Etats membres. Aussi le CILSS a très tôt pris conscience du rôle capital que peuvent jouer les technologies porteuses dans l’atteinte de cet objectif au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Ainsi ses efforts, ont porté pour une large part sur l’harmonisation des politiques des intrants agricoles, en particulier les pesticides, les semences et la biosécurité, cette dernière règlementation visant l’utilisation rationnelle des produits de la biotechnologie moderne tout en se prémunissant des risques potentiels.
L’harmonisation des politiques des intrants agricoles est de nature à créer les conditions durables d’utilisation judicieuse de ces technologies dans l’espace des 17 pays du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA. La règlementation harmonisée sur les semences végétales de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel en particulier a pour objectif entre-autre, la :
•Facilitation du commerce de semences entre les Etats membres
•Facilitation de l’accès des agriculteurs aux semences de qualité
•La création d’un environnement favorable à l’investissement privé
•L’accroissement du choix de semences disponibles aux agriculteurs
•La promotion du partenariat entre le secteur public et le secteur privé.
Elle a comme principe de base, l’acceptation et l’application par tous les Etats membres des mesures d’harmonisation et la facilitation de la circulation des semences d’un Etat à un autre. Les mesures cardinales de la réglementation demeurant le respect des normes de qualité, de contrôle et de certification des semences produites à partir des variétés inscrites au catalogue régional. Celui-ci étant la somme des variétés inscrites aux catalogues nationaux, selon les procédures définies par la règlementation. Ainsi la règlementation assure à l’obtenteur « la paternité » des variétés inscrites au catalogue et lui confère ainsi des droits lors de la production de semences des variétés homologuées à des fins commerciales.
Aussi la mise en œuvre du règlement semencier harmonisé régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des semences et plants en Afrique de l’Ouest et au Sahel se poursuit actuellement avec la liste des 20 espèces prioritaires que les Etats membres ont indiquées comme prioritaires, parmi lesquelles, les céréales, les légumineuses alimentaires, les plantes à racines et tubercules, les cultures maraîchères…
Par ailleurs le règlement est doté d’un outil précieux, qui est une plateforme électronique moderne, facilitant l’enregistrement des nouvelles variétés, aussi bien dans la base de données semences que dans les catalogues national et régional. Ce système est hébergé à l’Institut du Sahel.
Déjà trois versions du Catalogue régional des espèces et variétés végétales CEDEAO-UEMOA-CILSS ont vu le jour. Ce sont celles de 2016, 2018 et 2021 élaborées et diffusées sur nos sites web dont les spécimens disponibles et consultables sur le site web de l’#INSAH/CILSS, https://insah.cilss.int/.
Comme on peut le constater dit-il, la politique du CILSS en matière de promotion d’un secteur formel moderne de semence cadre bien avec les objectifs de cette rencontre qui consiste à encourager les décideurs politiques des Etats membres de l’OAPI d’Afrique de l’Ouest à adopter des politiques semencières et de production et valorisation des variétés végétales efficientes, afin de stimuler leur productivité et leur compétitive agricole.

Ainsi le CILSS à travers l’INSAH, offre un cadre de dialogue politique et un environnement technique privilégié pour la mise en place de réglementation régionale sur les semences et la biosécurité pour l’Afrique de l’Ouest. Il a d’ailleurs démontré cette capacité en matière de réglementation pour les pesticides dans l’espace CILSS, CEDEAO et UEMOA. Le CILSS a formalisé ses atouts sous forme de protocole d’accord cadre de coopération signé entre ses principaux partenaires (CORAF, CEDEAO et UEMOA) pour amorcer un processus d’harmonisation des différentes politiques.
C’est dire que ce projet dont l’objectif principal est de renforcer la mise en œuvre d’un système efficace de protection et de commercialisation des obtentions végétales en vue de stimuler le développement agricole dans les dix-sept (17) Etats membres de l’OAPI, ainsi que des investissements pour la création des nouvelles variétés végétales est en parfaite harmonie avec l’un des objectifs stratégiques du CILSS, à savoir : « Appui à la mise en œuvre des politiques de développement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers la diffusion des intrants agricoles homologués au Sahel et en Afrique de l’Ouest ».
Saluant encore une fois de plus cette excellente initiative de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), pour le renforcement et la Promotion de Système de Protection des Obtentions Végétales et aussi avec cette identité de vue dans nos domaines d’intervention respectifs, le CILSS par sa voix, plaide pour un renforcement de la collaboration et du partenariat entre les deux institutions sœurs.